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Blessé en Afghanistan, le caporal - chef Atgie donnera le coup d’envoi de Reims-Lille

Vallée de la Kapisa en Aghanistan, le 19 février 2011. L'armée française est engagée contre les talibans. Le maître chien Benjamin Atgie, du 132e bataillon cynophile de l'armée de terre de Suippes, ouvre un itinéraire aux groupes de combat français du 7eBCA avec son berger malinois Arion. La mission se passe bien. Mais à la tombée de la nuit, alors que les militaires regagnent leur base, leurs véhicules sont attaqués. Le maître chien est gravement touché à la jambe gauche par un tir de roquette. Il sera impossible de sauver le membre, le jeune homme devra être amputé au-dessous du genou. Depuis, il porte une prothèse. Mais il est toujours membre du 132e.
ba « Je suis déjà venu plusieurs fois à Reims pour des 14-juillet » se souvient-il. Demain, il viendra à nouveau dans la cité des sacres, mais pas pour une cérémonie militaire : pour le match de football entre le Stade et Lille.
C'est en effet ce jeune homme de 26 ans qui donnera le coup d'envoi symbolique de la rencontre.
Ce geste symbolique s'inscrit dans le cadre d'une convention associant l'office national des anciens combattants et les clubs de foot de Ligue 1 et de Ligue 2 à l'occasion de ce 11-novembre un peu particulier, puisque c'est celui du centenaire du début de la Première Guerre mondiale. « Le Stade de Reims est allé au-delà de la convention de base, qui prévoit simplement le flocage du Bleuet de France sur les maillots » indique le directeur de cet office pour la Marne, Bruno Dupuis.
Le Bleuet, c'est cette petite décoration vestimentaire en forme de fleur vendue pour financer les actions de l'office en faveur des anciens combattants, veuves et autres victimes de guerre. Quant au désir du club rémois d'en faire plus que le minimum pour cette opération, le président Caillot l'explique très simplement : « D'abord je revendique tout à fait que le foot est un grand vecteur de communication ; à titre personnel je suis passionné par l'Histoire, et nous sommes à Reims, ville martyre de la Première Guerre ; cela nous a semblé tout naturel de nous associer autant que possible dans ce devoir de mémoire et d'hommage à ceux qui se sont battus pour nous. »
Du coup, non seulement les maillots des footballeurs seront flockés de la fleur symbolique, non seulement le coup d'envoi sera donné par le jeune blessé de guerre, mais des enfants du conservatoire et de l'école du Jard ont été mobilisés pour interpréter la Marseillaise avant le match. Et ce n'est pas tout car du matériel militaire sera exposé aux abords du stade. « Et nous allons reverser au Bleuet 1 euro sur tous les billets vendus pour ce match » ajoute le président Caillot. D'ailleurs, si cette convention anciens combattants/footballeurs est une première cette année en France, pour Reims ce sera déjà une « deuxième ». Rappelons en effet que l'an dernier déjà, le club avait marqué l'anniversaire de la mort du résistant Auguste-Delaune, qui a donné son nom au stade, en invitant Yvette Lundy, résistante de la Seconde Guerre, à donner le coup d'envoi du match le plus proche du 11-novembre. « Et Reims avait gagné (contre Bastia) 4 à 2 » se souvient le président. Serait-ce aussi pour ça qu'il s'est si volontiers engagé au côté du Bleuet ?
Droits: L'Union. Antoine Pardessus